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L.-H. Lucassen, À propos d’un texte de la vie de saint Benoît d’Aniane par Ardon, in: Archivum latinitatis medii aevi 4 (1928) S. 78–79

A la fin de l’introduction de la Vie de saint Benoît publieé par G. Waitz dans les Monumenta Germaniae Historica, scriptores XV, pars 1, qui reproduisent le Cartulaire d’Aniane, conservé aux Archives publiques de Montpellier, nous lisons :

« Concedant ergo nobis et precedentium legere vitam et posteris mandare quae ipsi nostris temporibus vidimus vel audivimus ad augmentum animarum profutura ; nec condemnemur de imperitis sermonibus et rusticitatis vitio redolentes, quoniam ratum ducimus normam salutiferam licet vilibus depromere verbis et in abiectis virgulis pulcherrimum pandere favum.

« Qu’on nous accorde donc de lire la vie de ceux qui nous ont précédés et de consigner par écrit pour la postérité ce que, de nos jours, nous avons vu et entendu ; cela servira à l’avancement des âmes ; et qu’on ne nous condamne pas à cause de notre langage inhabile qui sent la rusticité ; car nous trouvons bon de montrer un exemple salutaire tont en nous servant de mots communs et de déployer à une hampe ordinaire un beau drapeau. »

Notre traduction suppose la substitution du mot fanum au favus de l’édition ; le mot favus, « gâteau de miel », qui est inconciliable avec le contexte et le verbe pandere dont il dépend, est donné par l’édition des Monumenta et par celle de Migne qui reposent sur deux collations indépendantes l’une de l’autre du manuscrité. L’édition Migne ne fait que reproduire celle de Mabillon, Acta IV, 1, p. 192, qui a collationné le manuscrit.

Les mots virgula et pandere exigent un mot dont le sens est « étendard ou drapeau »; pour ce sens, le latin médiéval a ordinairement fano, fanonis, dont à la rigueur on pourrait substituer l’accusatif avec la graphie ||S. 79|| fanon (fanonem) à ce favum incompréhensible ; il est plus probable qu’on doit lire ici le mot moins usuel fanus ou fanum, dont Du Cange cite un exemple.

Il est notoire que le Cartulaire d’Aniane, le seul manuscrit qui compte, est loin d’être sans fautes ; l’éditeur Waitz, dans son introduction, dit de certains passages qu’on parvient à peine à en tirer un sens raisonnable ; ce serait le cas ici si nous lisions favum pandere.

L.-H. Lucassen.
Amsterdam.


Letzte Bearbeitung: $Date: 2008-10-23 19:52:24 $